Kamasoundtracks (2ème Partie)

Alors que "Soul' Sodium" vient d'atteindre les bacs, Weeda Fresh et ses acolytes de Kamasoundtracks reprennent la discussion là où nous l'avions arrêté il y a quelques mois pour nous parler de ce nouvel album qui devrait faire parler de lui mais aussi de leur indépendance artistique revendiquée…



Hip-Hop Core: Comment avez-vous abordé ce nouvel album "Soul'Sodium" et comment avez-vous choisi et travaillé avec les emcees qui interviennent sur ce nouveau projet?



Weeda Fresh: L'optimisme et la fraîcheur du départ nous ont fait imaginer que la sortie pourrait se faire pour mars 2005 mais on a pas mal squatté les sons et ça s'est finalement transformé en un gros chantier son/voix. Déjà il y a les 2 emcees qui font parti du noyau dur de Kamasoundtracks, à savoir Loop et Iris. Ca fait déjà un moment qu'on voulait bosser sur quelque chose de sérieux avec eux ; ça faisait partie des quelques frustrations qu'il y avait de faire des albums instrumentaux et ça explique en partie leurs interventions sur "Bug Into The Clones". Je connais Loop depuis au moins dix berges et j'ai eu la chance de rencontrer Iris grâce à un de mes meilleurs potes il y a 3 ans. On a parlé de faire quelque chose ensemble dès nos premières rencontres mais ça a mis un peu plus de temps pour se concrétiser. J'ai repris contact avec lui le jour où le studio était enfin monté et depuis il fait plus que partie intégrante de l'équipe. Ca serait long à expliquer mais je pense sincèrement qu'on a tous beaucoup de chance d'avoir rencontré ce mec, tant artistiquement qu'humainement, sans compter qu'il nous aide considérablement à faire avancer les choses. Ensuite le choix des rappeurs a été simple car on voulait avant tout réunir un petit panel cohérent et surtout défendre le rap à texte que l'on apprécie. On a d'abord fait connaissance avec Sept. Lorsque je lui ai dit que je cherchai à contacter Arm et Supermicro, il m'a dit qu'il les connaissait donc ça s'est fait assez vite. Idem pour Soklak qui comme Sept et Iris faisait partie des principaux acteurs de Quality Street. Niveau texte, on était servi et ça a vraiment été un grand honneur de taffer avec des gars aussi talentueux. On connaissait bien leurs travaux donc on a d'abord été touché qu'ils acceptent tous de participer au projet. Par la suite, ils se sont beaucoup investis pour la mise sur pied du projet et j'ai personnellement énormément appris pendant l'élaboration de "Soul'Sodium". Il a notamment fallu faire cohabiter nos instrus avec leurs voix et être, dans la mesure du possible, à la hauteur de la qualité de leurs textes. On les avait averti à propos de notre méthode de travail, les compositions assez chiadées et la présence d'instruments. Faire fusionner les 2 a parfois nécessité quelques mises au point et un gros travail de Pan@Point au mixage pour harmoniser l'équilibre entre les deux ; les conseils des rappeurs nous ont également été très utiles. En fait si le projet porte le nom du studio, c'est certes pour la valeur symbolique du jeu de mot mais aussi parce que… Y en a eu des heures d'hibernation en sous-sol dans ce putain de studio Soul'Sodium !!! A vrai dire, on est même bien content de retrouver le monde extérieur pour la sortie de cet album dont on est, et de loin, particulièrement fier!



HHC: Est-ce que vous avez donné des directives aux rappeurs quand au contenu de leurs textes?



Loop L.O.C.K.: Le contenu des textes s'est fait par rapport aux atmosphères des musiques. Sinon, certains rappeurs avaient déjà des couplets précis et n'attendaient qu'un son de circonstance pour les poser…

WF: Nous, on avait juste à l'esprit de réaliser une fresque urbaine qui tiennent en quelques mots : époque, ville, temps, évolution. C'est la seule chose que l'on ait pu leur dire pour fixer les repères, mais vu le niveau d'écriture qu'ils ont tous, ça aurait été abusé d'aller plus loin dans le débat. On avait plus que confiance en leur savoir faire. Il y a juste Grems avec qui j'ai parlé du thème de la télévision ; il a accepté et je le remercie vraiment parce qu'il a vraiment traité le sujet d'une manière qui défonce et que son flow donne une grosse patate au morceau.



HHC: Maintenant que l'album est bouclé, comment le décririez-vous?



L: Je dirai qu'il est très homogène, que la diversité des morceaux s'enchaîne bien à l'écoute et surtout qu'il y a une réelle richesse dans le vocabulaire utilisé par les rappeurs. Et d'un point de vue instrumental, c'est un régal : un soupçon d'acoustique, une larme de mélancolie, une pincée d'adrénaline et une bonne dose d'originalité.

WF: Quand on a fait le bilan de "Soul'Sodium", avant de se jeter au mastering, certaines oreilles extérieures nous ont véritablement fait prendre conscience que l'on avait abouti à un résultat final cohérent et original. On a tellement hâte de multiplier les scènes et que les choses bougent que j'ose espérer qu'ils avaient raison… Perso je dis que j'en suis très fier et qu'il tue!!! Je remercie tous les artistes qui y ont participé et plutôt que d'expliquer à nouveau à quoi ressemble notre hip-hop, autant que les gens curieux aillent voir les teasers vidéo téléchargeables sur notre site www.kamasoundtracks.com. Qu'ils n'hésitent pas à laisser leurs impressions dans le guest-book! Et sinon nous on attend qu'une chose, c'est faire des scènes et faire découvrir tout ça ; l'association Acontresens nous a donné l'occasion de saigner 1h30 de concert à l'Ubu de Rennes, avant La Caution, et les gars ont tout défoncé (Shone, Nota Bene (guitare),Sept, Iris, Soklak. Loop et Grems). Personne ne connaissait les morceaux pourtant, mais le public rennais a super bien réagit et nous a vraiment fait passer un pur moment!!! On a également lu des commentaires sur certains forums qui font vraiment plaisir, donc vivement la première à Paname!





HHC: Puisque tu parles de ce concert à Rennes, cest une expérience qui vous a vraiment plus et que vous avez visiblement envie de renouveller. Pouvez-nous vous en dire un peu plus sur le format de votre show et sur votre ressenti par rapport à la scène?



WF: C'était un concert organisé par l'association Acontresens qui nous a également beaucoup soutenu dans la démarche. On partageait l'affiche de La Caution. Ca reste mon meilleur souvenir depuis que je fais du son ce live de Rennes, tout s'est super bien passé pour une première et les 7 gars sur scène ont vraiment kiffé! C'était de la pure tuerie! Depuis, on continue de se caler des répétitions assez régulièrement pour faire évoluer le shmilblik et on est a l'affût des plans qui se présentent car l'envie de remettre ça est énorme. La prochaine a lieu le 26 mai au BBC de Caen avec Herbaliser et cette fois-ci le collectif sera au grand complet : Iris, Loop, Sept, Soklak, Arm et Grems au chant avec Nota Bene à la guitare et Shone aux platines. Le show s'est monté au fur et à mesure des répétitions pour un résultat qui mélange "Soul'Sodium" à d'autres morceaux assez patates ou des délires. Il y a aussi pas mal de morceaux issus du répertoire des artistes qu'on a invité. Il fallait développer le concept Soul'Sodium pour obtenir une atmosphère live et il a notamment fallu revoir pas mal de versions pour adapter les guitares de Nota Bene. En résumé on pourrait dire que c'est un concert hip-hop avec une touche electro dans lequel un rockeur ne se fera pas chier, au même titre que les fans de fines plumes!



HHC: Sur "Bug Into The Clones", il apparaissait clairement que la technologie et les atmosphères urbaines sont des éléments importants de votre univers musical. C'est ça qui vous a rapproché d'Arm et du Psykick?



WF: Je pense qu'il est passé un courant qui dépasse le simple rapport à la musique car on s'est extrêmement bien entendu humainement. Arm a une sensibilité artistique qui m'impressionne beaucoup. J'ai connu son travail à travers les collaborations qu'il avait fait avec Abstrackt Keal Agram, dans Hamlet et via l'album live de Psykick Lyrikah. Son univers et son écriture me passionnent vraiment. C'est un artiste qui a un talent hallucinant, le type même que l'on peut tous remercier de redonner une telle dimension au hip-hop (sans oublier Mr Teddybear!). Je crois qu'Arm ne se lance pas dans n'importe quel projet, donc ça fait particulièrement plaisir qu'il ait accepté de collaborer sur "Soul'Sodium". J'étais aussi persuadé qu'Iris et Arm s'entendraient bien car il y a des signes qui ne trompent pas dans leur rapport aux mots, leurs timbres de voix et leur manière de chanter. Le morceau 'Métronome' est là pour en témoigner et je suis impatient qu'ils aient l'occasion de se retrouver en duo sur d'autres de nos projets ou ailleurs, ainsi qu'un duo Arm-Sept qui manque encore au palmarès de "Soul'Sodium" et qui pourrait à coup sûr faire très mal. La rencontre avec Arm nous a aussi donné l'occasion de collaborer avec Mr Teddybear pour ce qui devait être un remix de 'No Macdo on Mars', un morceau à moi dans l'album "Bug Into The Clones". Finalement ça s'est terminé par une prod terrible qui n'a pas récupérée beaucoup d'éléments, uniquement la basse que j'avais faite, et ça donne un truc vraiment terrible. Tout ce que je peux dire, c'est qu'il y a énormément de gens qui ont accroché sur ce morceau parce qu'ils le trouvent particulièrement original et léger, au même titre que le délire de Loop et Iris qui semble également être très apprécié.



HHC: Par le passé, on a pu avoir l'impression que vos projets instrumentaux étaient un moyen de rester à l'écart, pour ne pas être affilié/comparé à la "nouvelle scène française du rap" comme on dit. Quelque part, était-ce une volonté ou bien est-ce juste une coïncidence?



WF: Je ne sais pas si c'est une coïncidence ou pas mais on a pas réellement cherché à rester à l'écart. La question est bien posée car elle semble sous-entendre qu'il y a une soit disant "nouvelle scène du rap français" mais je pense plutôt que c'est une astuce marketing de plus pour "je ne sais qui" qui voudrait s'approprier cette légitimité, sans parler de certains média qui font mousser derrière (ahurissant que certains aillent même jusqu'à parler de rap de blancs!).Chacun fait ce qu'il veut, pour nous le but était de réaliser des fresques instrumentales hip-hop éclectiques et non pas de chercher à faire dans l'electro club technico-bourrin, ni de parler d'argent, de putes en s'auto-admirant le nombril. Non seulement, par définition, je haie la mode mais c'est surtout qu'il n'existe pas de nouvelle scène. Le hip-hop évolue perpétuellement, il y a des bons trucs, des moins bons, après c'est une histoire de goût. Au lieu de parler de nouvelle scène je parlerai plutôt de scène underground qui défonce mais on n'est pas en Angleterre ici, on évolue dans un climat où le son indé représente à peine 8% du marché. Merci public!!!





HHC: Sous-jacente à vos projets et à votre indépendance, on sent une volonté d'être insaisissable, de ne pas pouvoir être étiqueté. Je me trompe? En même temps, n'est-ce pas risqué de vouloir brouiller les signaux? N'y a-t-il pas un risque de passer à côté de votre public potentiel (en étant étiqueté trip-hop par exemple)?



WF: Je crois qu'on n'est pas les seuls dans ce cas là malheureusement. Tout comme pour le hip-hop dit "commercial", il est fort probable que la musique indépendante soit identifiable de part la sensibilité artistique qui en émane. Je veux bien croire que c'est un quota de trop pour les usines à vendre et les gros médias mais nous on n'essaie pas de brouiller quoi que ce soit. On pratique notre hip-hop sans arrière pensée ni obligation de résultat. D'un autre côté, le trip-hop est un dérivé du hip-hop donc pas de problème pour ceux qui considèrent que l'ont fait du trip-hop à travers nos disques instrumentaux. Non seulement, "Soul'Sodium" va changer la donne et sur scène les gens comprendront vite c'est bel et bien des musiques hip-hop et surtout un concert de rap! Je crois pas que la question de passer à côté de notre public dépende réellement de notre formule musicale ou de notre affiliation au trip-hop car on est au contraire assez content que notre musique puisse aussi bien plaire bien à un public hip-hop, que rock, electro, trip-hop, abstract ou autres. Je pense que le véritable problème vient plutôt du manque de diffusion et de notre promotion artisanale qui rend la démarche pas mal précaire. Plutôt que de trop racoler pour récupérer à tous prix les grands médias, on préfère largement user de patience et que le public qui se retrouve dans notre formule nous découvre peu à peu. Il y a également un réseau qui s'étend avec LZO pour la promo et 2Good pour la distrib qui nous encadrent. Après plusieurs tentatives de signatures foireuses, on est vraiment super content de bosser avec eux car ils sont à fond derrière le projet et que l'album reste dans la famille en quelque sorte! Et puis, il faut qu'on fasse nos armes aussi, plus de scènes, plus de clips, plus de projets, plus d'artistes, plus de collaborations et plus de diversité. En tous cas, pour une discipline qui est dite basée sur l'écriture et le message, je serai bien curieux de voir comment certains gros caïds du rap interprèteront "Soul'Sodium"?



HHC: A sa sortie, "Bug Into The Clones" a plutôt eu bonne presse. Avec le recul, qu'est-ce que vous pensez de cet album?



WF: A part 3 ou 4 titres que j'enlèverai peut-être pour une meilleure cohérence globale, je n'y toucherai pas ou peut-être que je referais quelques mixs, mais autant dire que ses défauts font son charme. C'est vrai qu'il a également eu bonne presse (la revue de presse est disponible sur notre site) mais le sort en a voulu autrement en ce qui concerne les ventes. Qu'est ce que vous voulez, on n'a jamais été des surdoués de la communication, mais on se soigne avec docteur LZO…

L: Pour ma part, avec du recul, je dois avouer qu'il ne m'émoustille plus autant qu'aux premiers jours, et pour cause : nous nous sommes beaucoup plus trouvés aujourd'hui qu'à l'époque. De plus, ça ne regarde que moi mais je ne suis pas particulièrement fan de la façon dont j'ai posé dessus… Mais je suis un éternel fan du morceau d'Iris qui y figure.



HHC: Pour en revenir à des questions plus générales. Quels sont les albums phares qui ont parsemé votre parcours rap et qui vous ont poussé à bidouiller les sampleurs?



WF: Nos influences sont assez variées mais on a tous en commun la passion du hip-hop et le fait d'être éclectique. J'écoute du hip-hop depuis 88 mais j'ai toujours écouté un peu de tout également dont 24 CARATS BLACK - "Ghetto Misfortune Wealth", BOB MARLEY - "Rastaman Vibration", DJ SHADOW – "Endtroducing", Company Flow - "Little Johnny from The Hospital", MOBB DEEP - "Hell On Earth", MOZART – "Requiem", NOIR DESIR - "Du Ciment Sous Les Plaines", NWA - "Niggaz 4 Life", ROOTS MANUVA - "Run Come Save Me", THREE SIX MAFIA - "Mystic Stylez"...

L: Il y a eu A Tribe Called Quest et Digable Planets pour le coté jazzy, mais aussi les prods des premiers Onyx pour le coté lourd et massif. Les albums du B.C.C et les prods d'Evil Dee ont une atmosphère particulièrement envoûtante, c'est aussi ce qui m'a poussé vers la prod. Dans un autre registre, le "ATLiens" de Outkast m'a bien fumé le cerveau également… Mais les instrus de Madlib dans le Quasimoto "The Unseen" me parlent plus que tout le reste.





HHC: Plus récemment, quels ont été vos coups de cœurs musicaux?



WF: Pas mal de trucs que vous chroniquez comme Soso, Illogic, Subtitle, Alias, C-Rayz Walz, Danger Doom, Mos Def, Eligh et sinon Gorillaz, One Self de DJ Vadim, Wax Taylor, Pépé Deluxe, Rubin Steiner, Foreign Beggars, Fingathing, Mattafix, de la musique orientale et plein d'autres encore… Je ne suis pas forcément très à la page parce qu'on a la tête dans le guidon depuis un bon moment maintenant, mais on va tacher de rattraper ça avec Lex Appeal…

L: Plus récemment, c'est MF Doom. Il n'y a pas beaucoup de ses sons que je n'aime pas… Il rappe décidément trop bien et son personnage tient debout. Et que dire de "Madvillainy" si ce n'est que c'est l'album du siècle?



HHC: Quelle est la prochaine étape? Par exemple, où en êtes-vous des projets de breakbeat ou de collaboration avec les musiciens de Gondwana qui étaient annoncés à une époque?



WF: La priorité immédiate est de s'occuper du bébé "Soul'Sodium" du mieux que l'on peut car on en est vraiment très fier, à la fois pour les collaborations d'une part mais surtout pour le résultat. On a abandonné l'histoire des breakbeat, non pas volontairement mais faute de blé et de changement de projets tout simplement ; le groupe Gondwana quant à lui s'est dissout mais on continue de travailler avec certains ex-musiciens du groupe. Le batteur et le bassiste ont d'ailleurs participé à "Soul'Sodium". Le label a pas mal mûri ces 3 dernières années et je pense que l'on est parti pour vivre des aventures plus individuelles donc il y a pas mal de chantiers qui vont se mettre en route tout en espérant que "Soul'Sodium" ouvre quelques portes. Un 2ème album de "Soul'Sodium"? Ca bouillonne mais l'avenir immédiat reste assez flou car j'imagine que l'on attend tous que le premier soit lancé avant de passer à autre chose! Pour ma part j'ai l'idée d'un album pour lequel je ne devrais pas tarder à lancer le chantier. Il est encore un peu tôt pour dire à quoi il ressemblera mais en gros ça sera : une base musicale hip-hop, des collaborations avec des chanteurs de la scène rap et indé, une ambiance electro-symphonique, à coup sure pas mal de guitare avec de nombreux samples et instruments… J'avoue ne pas du tout me préoccuper de savoir si j'aurai franchi ou pas les limites du hip-hop. J'espère juste arriver à construire quelque chose de suffisamment riche et équilibrée pour susciter l'intérêt, quel que soit le registre dont seront issues les oreilles curieuses qui se pencheront sur ma musique.

L: Sinon, niveau collectif, Il y aura probablement un projet "NIGHT MARAUDERS". Pour ma part, je travaille sur un maxi et pour la suite sur un album solo prévu pour fin 2006.



Interview de Cobalt
Décembre 2005

Plus d'infos sur www.kamasoundtracks.com

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