Jon Doe

"High Risk" de Prophetix aura révélé le talent de Jon Doe à une poignée de connaisseurs mais c'est "Meet Jon Doe" qui vient tout juste de le confirmer auprès d'un plus grand nombre d'auditeurs et de faire entrer Jon Doe dans le cercle relativement restreint des producteurs ayant à leur actif un album solo de qualité. Alors que le disque sorti chez Day By Day atteint nos bacs et que Jon annonce déjà plusieurs projets, il nous a semblé opportun de rencontrer cet "inconnu" au parcours atypique et à la réputation de crate-digger établi qui fait de plus en plus parler de lui. English version



Hip-Hop Core : Tu as grandi dans le Kentucky, je crois. Comment as-tu appris la production et les techniques de deejaying dans cet état quelque peu éloigné de l'épicentre hip-hop ?



Jon Doe : J'ai en grande partie appris en écoutant d'autres DJs sur des disques et des mix-tapes, en lisant tout ce sur quoi je pouvais mettre la main, en regardant des DJs en live, etc… J'ai absorbé tout ce que je pouvais trouver en rapport avec le DJing. Je n'ai pas eu de mentor donc je me suis fait quasiment toute mon éducation tout seul. Je pense que je ne me suis pas trop mal débrouillé! (rires) En ce qui concerne la production, j'ai eu mon premier sampler par le biais d'un ami DJ/Producteur aux alentours de Mars 1997. Il m'a appris les trucs basiques et à partir de là j'ai appliqué la même méthode que celle que j'avais utilisé pour le DJing. Tout m'est venu assez naturellement en fait, comme si ça devait arriver d'une façon ou d'une autre. Tant en tant que DJ qu'en tant que producteur, je suis arrivé à un bon niveau très rapidement.



HHC : Qu'est-ce qui t'a donné envie de te lancer dans la production ? Quelle est l'expérience qui t'as fait tomber dans le hip-hop ?



J : Le tout premier contact avec le HH dont je puisse me rappeler s'est passé lors de vacances en famille à l'Exposition Universelle de 1984 à Knoxville, TN. C'est là que j'ai vu pour la première fois des b-boys en train de breaker sur un bout de carton en plein milieu d'une rue. Ca m'a scotché. En ce qui concerne la musique, je dirai que c'est à travers "Yo! MTV Raps". Dans la ville où j'ai grandi, on ne peut pas dire qu'il y avait une tonne d'exposition au hip-hop. Ca se limitait à ce que tu pouvais trouver dans les magasins de disques ou à la télé. Les 2 premières cassettes que j'ai possédé sont "Licensed to Ill" des Beastie Boys et "Crushin" des Fat Boys. J'ai usé ces K7 jusqu'à l'os. A partir de là, c'était fini. J'étais accro.



HHC : Je crois savoir que tu es très ami avec Count Bass D depuis déjà pas mal de temps. Il est présent notamment sur 2 titres de "Meet Jon Doe". Peux-tu nous parler un peu plus de ton amitié avec lui ? Dans les notes du livret de ton album, tu dis qu'il a eu "beaucoup d'influence sur [tes] beats"…



J : J'ai rencontré Count par le biais de mon pote Egon, qui a habité à Nashville [ndlr : ville d'où est originaire Count Bass D] pendant 4 ans dans le cadre de ses études. Ils faisaient une émission de radio ensemble à l'Université de Vanderbilt qui s'appelait "911 Emergency". Moi aussi, je faisais de la radio pendant mes études à l'Université de Western Kentucky à Bowling Gree, KY, et c'est comme ça que j'ai rencontré Egon. Bowling Green n'est pas vraiment une métropole majeur donc je faisais constamment l'heure de trajet qui séparait ma fac de Nashville pour y traîner, fouiller dans les bacs de disques et faire des sets. Juste en connaissant Egon et en traînant avec lui, je me suis bien entendu retrouver à passer du temps avec Count et on est devenus bons copains. Count avait toujours plein d'histoires et d'expériences à nous raconter, surtout qu'il avait déjà connu beaucoup de choses dans le milieu de la musique à même pas 25 ans [ndlr : Count sort en effet son premier album "Pre-Life Crisis" chez Sony à seulement 19 ans]. Il a beaucoup de savoir à faire partager et j'en ai profité, que ce soit pour la production, les disques, le business de la musique, tout. Count m'a appris des astuces de production bien sympathiques quand je débutais juste. Et je reconnais qu'il a eu une certaine influence sur mon son actuel. Il n'y a pas Bass dans son nom pour rien.



HHC : Tu as été DJ pour de nombreux shows sur des college radios américaines pendant tes études et tu as même un diplôme en Radiodiffusion. Quel est l'impact de tout ça sur ta musique à ton avis ?



J : Ca a eu un impact ENORME sur ma musique, en particulier en ce qui concerne l'aspect business. En faisant de la radio à l'université, je me suis directement impliqué un peu dans l'industrie musicale et ça m'a encore plus motivé pour faire mon propre truc. Le succès de mon émission sur le campus m'a donné la confiance suffisante pour passer à l'étape supérieure et je serais toujours content d'avoir connu ça. Je ne dirais pas nécessairement que mon diplôme m'a aidé au niveau musical mais il m'a plus aidé au niveau de la technique et du commerce. Il y a tellement de trucs que j'ai appris dans ce programme d'enseignement et que j'ai pu appliquer d'une manière ou d'une autre dans plein de contextes différents.



HHC : Tu es un crate-digger passionné et je crois que tu as même traverser les USA aux côtés d'Egon pour trouver des breaks et des disques. Qu'est ce que le crate-digging représente pour toi ?



J : Le crate-digging est un de mes passe-temps favoris. C'est aussi une drogue vraiment horrible dont je ne pourrais jamais me passer! C'est une des meilleures sensations et, en même temps, c'est complètement dingue parce que ça ne s'arrête JAMAIS. C'est littéralement sans fin. Il y a toujours quelque chose de nouveau à trouver, que ce soit une nouvelle boucle, quelque chose à découper, de nouvelles batteries ou juste un disque mortel à écouter dans le voiture. Le truc avec le digging, c'est que ça devient vite bien plus que trouver un break ou un sample à utiliser en fait. Ca augmente réellement ton amour pour la musique parce que ça te fait sortir des classifications et explore d'autres genres musicaux. Je fouille TOUS les bacs. Je veux dire vraiment TOUT. Soul, rock, jazz, country, easy listening, bandes originales, musiques pour enfants, gospel… TOUT. N'essayez pas de cacher vos disques dans la section "chansons de Noël", je les trouverai! Il y a de la bonne musique partout; il suffit juste de prendre le temps de la chercher. Egon m'a vraiment appris beaucoup de choses concernant la recherche de 45 tours et ces voyages que nous avons fait à travers le sud-est des USA pendant une année ou deux étaient réellement fabuleux. Non seulement nous avons trouvé des disques superbes mais on a aussi rencontré les gens qui les ont fait, visité les communautés dont ils faisaient partie, etc…



HHC : Par ailleurs, si tu veux bien nous le dire, quels sont les meilleurs endroits ou villes où trouver des disques dans ton opinion ?



J : Les meilleurs endroits où faire du digging?!? Je ne peux pas te dire ça! Je peux juste te dire que mon endroit préféré au monde pour chercher des disques est le Sud des Etats-Unis en général. Tu peux tout trouver par ici et pour pas trop cher. Il n'y a pas cette flambée des prix ridicules qu'on peut voir à NY, LA ou au Japon, mon pote. Il y a des bacs à 1$ de fou, tout le temps. Mes endroits préférés sont Nashville, Atlanta et la Nouvelle-Orléans. J'aime aussi la Caroline du Nord et la Caroline du Sud. J'ai été pas mal chanceux là-bas.



HHC : Comment as-tu intégré le groupe Prophetix ? Pourquoi avoir décidé de travailler avec Eddie Meeks et Mello ?



J : Je connais Meeks depuis 98 environ. Je l'ai rencontré à un concert à Nashville et il est venu à Bowling Green pour mon show radio le dimanche soir suivant. Il a été le seul et unique invité qui soit jamais venu au show. Je suis donc resté en contact avec lui et lorsque j'ai déménagé à Atlanta, je l'ai appelé. Il s'est avéré qu'ils avaient besoin avec Mello d'un DJ pour le festival CMJ de Septembre et, comme tout s'est bien passé, je suis resté avec eux. Ils avaient aussi besoin de beats alors je me suis mis à produire pour eux aussi. J'ai toujours apprécié ce que Meeks avait sorti en solo et les trucs de Prophetix (Meeks & Mello) étaient bons aussi. On était sur la même longueur d'onde à propos de la musique et de nos idées et ils m'apportaient quelque chose de nouveau sur un plan personnel. Je ne sais même pas si on s'est dit un jour, "Oui! Prophetix, c'est Meeks, Mello et Jon Doe". Ca a évolué naturellement.



HHC : Plus d'un an après la sortie de "High Risk", qu'en penses-tu ?



J : Je l'aime. Je l'aime toujours. Je pense qu'il est le PARFAIT reflet d'où nous étions à l'époque et je pense qu'il nous définit très bien. Je suis content de chaque aspect de l'album et j'en suis très fier. Nous le sommes tous les trois d'ailleurs. Et on est même encore en train d'en faire la promotion! Le 2nd single est sorti un peu tard mais on est quand même dans les sélections de certains DJs, dans certains shows radio et sur certains mix-cds comme si c'était tout nouveau. D'un autre côté, le prochain Prophetix sera fantastique, si vous ne vous en doutiez pas encore après avoir écouté le titre 'Gotcha' sur mon solo "Meet Jon Doe". Les choses sont vraiment à un autre niveau maintenant et on va mettre le feu avec notre nouvel album. Avec un peu d'espoir, il devrait atteindre les bacs au début de 2004.





HHC : Cet album a clairement ouvert des portes pour toi. Qu'est-ce que ça t'a fait par exemple de faire la première partie de KRS-One avec Prophetix? Peux-tu nous dire ce qui s'est exactement passé ?



J : Le tour avec KRS a été génial. Meeks et Mello ont pu aller sur la route pendant 2 semaines avec Kris et ont fait 10 ou 11 dates avec lui tout le long de la côte californienne. Le tour a été un peu une surprise de dernière minute. On a fait un concert avec lui à Atlanta un vendredi soir au Hillside Truth Center. C'était dans le cadre d'un week-end dédié au hip-hop et à la spiritualité et il y avait donc un concert de KRS et Prophetix le vendredi soir pour commencer les hostilités. Mello a traîné avec Kris tout le week-end et lui a dit pour rigoler : "Qu'est-ce que j'aimerai pouvoir me glisser dans ta valise et aller en Californie avec toi!". Kris lui a dit : "Sérieusement?". Et, avant qu'on ait pu s'en rendre compte, Meeks et Mello étaient en Californie à faire des concerts avec KRS-One. C'était dingue. Malheureusement, je n'ai pas pu y aller comme tout s'est décidé à la dernière minute… mais je serai là la prochaine fois. Ca a été une expérience inestimable cependant, comme Meeks et Mello ont eu l'opportunité de monter sur scène devant des foules plus importantes que jamais auparavant et ont pu établir de très bons liens avec d'autres artistes mais aussi avec des dirigeants de magasins et des fans de là-bas.



HHC : Je crois que tu fais de la production et officie aux platines pour d'autres groupes en dehors de Prophetix. Pourrais-tu nous en dire plus à ce sujet ?



J : En ce moment, je ne suis DJ à plein temps que pour Prophetix mais de temps en temps je fais le DJ pour Rubix, qui est aussi d'Atlanta. J'ai aussi produit quelques titres pour Rubix. L'un est sur "Meet Jon Doe" (ndlr : 'Brave At The Heart') et l'autre s'appelle 'Transform' et sera le face B de son nouveau 12" qui va sortir sur Fat Beats en Septembre. Je travaille aussi un peu avec Binkis. Il y a un titre que j'ai produit 'Out of the Box' qui sera sur leur nouvel album "The Reign Begins" qui sort bientôt sur Day By Day (ndlr : sortie d'ici fin août). J'ai aussi produit un titre pour le groupe anglais The Planets qui sera je l'espère sur leur prochain LP. Bien entendu, je suis aux manettes sur le solo d'Eddie Meeks qui sortira à l'automne et je vais aussi faire quelques titres avec MF Grimm qui devraient voir le jour avant la fin 2003. J'ai vraiment plein de projets en cours; c'est la folie.



HHC : A quel moment est-ce que tu as décidé de faire un album solo et pourquoi ? Je crois que ce projet était déjà en gestation avant que tu intègres Prophetix…



J : En effet, c'était un projet en cours de réalisation avant que je rentre en contact avec Prophetix mais ça n'en était pas encore à un stade très avancé. J'ai toujours voulu faire un projet de producteur depuis 99 environ, afin de montrer mes capacités de producteur mais aussi afin de mettre en avant des outsiders en les mettant aux côtés d'artistes établis… et de montrer que je pouvais tenir ma place aux côtés des grands. Quel meilleur moyen pour faire ça que de le faire soi-même ? C'est ces 2-3 dernières années, depuis que je suis à Atlanta et que je suis avec Prophetix, que le projet a vraiment pris forme.



HHC : Est-ce que tu avais une vision globale de ce que tu voulais accomplir avec ce LP ou est-ce que tu as bossé d'un titre à l'autre, d'un invité à l'autre ?



J : Je dirai que j'avais une vision globale de comment je voulais que le projet SONNE… des beats aux MC's, etc. Je ne peux pas dire que j'avais une vision du contenu spécifique de l'album. Je me suis dit que je laisserai ça aux MC's. J'ai le sentiment que les beats et la musique en général devraient faire sortir quelque chose de nous. Un beat devrait être capable de dire au MC sur quoi il devrait écrire et quel devrait être le contenu, etc. C'est comme lorsque j'écoute un disque à sampler, la musique devrait me dire ce que je dois en faire. La mettre en boucle, la couper à tel endroit, la découper à tel autre ou alors ne pas l'utiliser du tout. La musique te parle. C'est pour ça que je laisse une grande liberté aux MC's quant au contenu lyrical. Cependant, je laisse les emcees choisir leurs propres beats pour qu'ils aient un peu de contrôle à ce niveau là aussi. J'ai été chanceux car tout le monde a choisi des titres assez différents et du coup j'ai un son bien équilibré.



HHC : "Meet Jon Doe". Est-ce une référence directe au film de Frank Capra [Intitulé en France "L'Homme de la Rue"] ?



J : Pas vraiment. J'ai juste pensé que ce serait un titre approprié pour mon album. Cet opus est en quelque sorte ma présentation au public; l'auditeur me "rencontre". Il n'y a pas de liens cachés ou de similarités entre le film et l'album en dehors de leur nom.



HHC : Quelle a été la réflexion derrière le choix des emcees très variés qui sont sur "Meet Jon Doe" ?



J : Je voulais obtenir une bonne tranche de l'ensemble du pays. Des gars de la côte Est, des gars de la côte Ouest, des gars du Sud comme moi, etc. Je me suis dit que j'avais les moyens d'amener ça habilement et ça a donné un mélange de styles éclectique sur l'album. Je connaissais pas mal des emcees depuis un moment déjà, comme Doom, 7L & Eso, Grimm, Binkis, Prohetix, Lost-N-Found, Supa, etc. Les autres gars, je les ai contacté par le biais d'amis mutuels. Je leur ai envoyé des CD's; ils ont apprécié ce que je faisais et ils ont donné leur accord pour participer au projet.



HHC : Comment as-tu travaillé avec les emcees ? Est-ce que tu leur as donné quelques grandes lignes ou des idées de sujets ou est-ce que tu leur as laissé une totale liberté ? Est-ce qu'ils étaient avec toi en studio ou est-ce que tu as juste reçu des acappelas ?



J : En ce qui concerne la dernière partie de ta question, c'était vraiment moitié-moitié. Les gars qui étaient de la région sont venus enregistrer dans mon studio. Les artistes qui étaient ailleurs m'ont envoyé leurs sessions Pro Tools ou des acapellas. En gros, j'ai laissé faire les artistes comme ils le sentaient. Comme je l'ai dit auparavant, j'aime voir ce que les beats font sortir des gens et laisser les choses se faire spontanément. Je ne leur dis pas comment écrire ou rimer et ils ne me disent pas comment faire un beat. En attendant, cette formule a bien marché.



HHC : Ne ressens-tu pas une certaine frustration de ne pas faire passer tes idées avec tes propres mots parfois ?



J : Pas vraiment. Les gens me demandent toujours "Comment tu te débrouilles en rap?" ou "Tu n'as pas envie de rapper?". Je ne me sens pas de faire ça, vraiment. Ce n'est pas moi. Je parle avec ma musique et à travers les interviews comme celle-ci. Je peux transmettre tout ce que je ressens avec ma musique. Je suis en colère, je fais une prod énervée. Je me sens bien, il se peut que je fasse un truc mélodique. Je tends à penser que la musique que je fais reflète parfois mon état d'esprit du moment, même si je n'en ai pas forcément conscience. Bien entendu, parfois, je travaille pour obtenir un certain son. Mais je suis sûr que d'un jour à l'autre, je ferais mon beat différemment même si j'ai les mêmes sons en main. Mais qui sait, peut-être qu'un jour vous m'entendrez parler sur un disque… mais ce ne sera pas en rimes. Vous ne m'entendrez probablement pas sur un refrain, sauf si c'est en back-up. Mais on ne sait jamais… Regarde Premier. Mec, sur le dernier Gangstarr, il est sorti de sa réserve et a dit ce qu'il avait sur le cœur. Mais il l'a dit quand il fallait le dire. J'aime comment il gère son affaire; il parle uniquement lorsque c'est nécessaire.



HHC : Comment travailles-tu sur un titre. Est-ce que tu commences avec une boucle et arrange tout autour ou est-ce que tu pars dès le départ avec une idée précise de l'ambiance que tu veux obtenir et cherche un sample qui convienne ?



J : Ca dépend. La plupart du temps, je prends juste un disque et j'écoute ce qu'il y a dedans. C'est clair que quand je vais fouiner dans les bacs je recherche certains sons particuliers mais parfois j'oublie ce qui devrait être sur le disque donc je ne sais vraiment pas ce qui va en sortir. Il se peut que je sois dans un certain état d'esprit pour faire tel type de son et que je cherche dans mes disques jusqu'à ce que je trouve ce son. Parfois, je prends un truc et je le FAIS marcher quoiqu'il advienne. Ca dépend vraiment de comment je sens le jour en question, tu sais ? C'est vraiment relax, je ne me prends pas la tête avec une méthode ou je ne sais quoi. Ca enlève tout le plaisir de la création.



HHC : Quel genre d'équipement est-ce que tu utilises ? Pourquoi celui-là plutôt qu'un autre ?



J : A l'heure actuelle, la pièce centrale (en dehors de mes disques) de mon équipement est un Emu Ultra E4600, qui est un sampler à châssis. Je l'adore. Je n'utilise aucun des équipements "standards" du producteur de hip-hop… Je n'ai pas de MPC, de SP, de S950 ou quoi que ce soit de ce style. J'utilisais mon Ensoniq EPS 16+ il y a encore 2 ans mais depuis que j'ai mon 6400 je ne suis pas revenu en arrière. J'ai divers autres accessoires aussi, comme un Juno 106, une boîte à rythmes Roland R-8 que j'utilise pour les sons de 808 et 909, un Proteus 2000 et d'autres petites claviers pas chers qui ont des sons mortels en mémoire. J'enregistre sur un Roland VS-1680 mais j'espère passer à Pro Tools et Logic d'ici le début de l'année prochaine. Sinon, bien entendu, j'ai mes 1200 et un Vestax 05 Pro en tant qu'équipement de DJ.



HHC : Que penses-tu du résultat final de "Meet Jon Doe" ?



J : J'en suis extrêmement content. Ca s'est déroulé bien mieux et beaucoup plus facilement que je l'aurai imaginé. Je suis super fatigué mais content. Je trouve que c'est une très bonne représentation de moi et des artistes qui m'y accompagnent et que c'est un projet complet et très solide. Il y a TOUJOURS quelque chose que tu voudrais avoir fait ici ou là mais, au final, je peux aller me coucher tous les soirs en en étant plus que satisfait.





HHC : Tu as commencé il y a peu à sortir des mix-CD's bimensuels intitulés "All About the Doe". Quelle est l'idée derrière cela ?



J : Je fais des mix-CD's depuis pas mal de temps déjà mais pas à grande échelle. Day By Day m'a aidé à commencer cette nouvelle série en me fournissant une distribution et du coup j'ai augmenté la qualité de mes CD's. Je les ai doté de plus jolies pochettes; les cd's sont imprimés, etc. J'ai aussi changé un peu mes habitudes en faisant en sorte d'avoir des exclusivités mais aussi des titres qui étaient passés un peu trop inaperçus à mon goût. Je crois qu'une de mes spécialités a toujours été les mixtapes/cds alors j'ai décidé de les rendre disponibles dans plus d'endroits. Ca aide à faire circuler mon nom tout en servant de vitrine à un type de hip-hop qui pourrait être passé sous silence dans le grand cirque des soi-disant "mix-cds" débiles que n'importe qui sort de nos jours.



HHC : Comment vois-tu le label sur lequel tu es signé : Day By Day ?



J : Et bien tu sais, le truc super avec Day By Day, c'est que… je ne suis pas "signé" chez eux. C'est vraiment un travail de groupe. Tout le monde chez Day By Day travaille pour atteindre un seul et même but : sortir de la musique de qualité de manière régulière et éventuellement avoir assez de succès pour avoir un peu d'argent à consacrer à nous et nos familles. Day By Day est la meilleure chose qui se passe dans l'industrie hip-hop actuellement, point. De loin. Attendez et vous allez voir. Il y a plein de bonnes choses qui vont arriver dans les prochains mois.



HHC : Quels sont les trucs qui tournent actuellement dans ta chambre, ta voiture, ton discman, etc.. ?



J : J'aime vraiment le nouveau Gangstarr "The Ownerz". J'écoute aussi beaucoup les South Dallas All Stars "Live at the South Dallas Pop Festival 1970" sorti sur Now-Again Records… et cet album de Binkis "The Reign Begins" est très bien aussi.



HHC : J'ai lu que tu envisageais de faire une série de EP's avec des rappers (ou groupes) différents à chaque fois. Ca me semble être une idée très intéressante. Peux-tu nous en parler un peu ?



J : En gros, je vais me la jouer à la Quincy Jones et commencer une série où je produirai intégralement le projet d'un groupe ou d'un artiste. C'est quelque chose qui devrait commencer cet automne, avec un peu de chance. Je ne sais pas encore avec assurance qu'elle sera la première sortie de cette série mais je vous promets que vous ne serez pas déçus. Bien entendu, ça sortira aussi sur Day By Day. Plus d'infos seront disponibles dès que les choses commenceront à se concrétiser.



HHC : Quels sont tes autres projets sinon ?



J : J'essaie juste de bosser et de me faire connaître. Je crois que j'ai beaucoup de choses à apporter et que l'album de Prophetix et "Meet Jon Doe" en sont la preuve. Alors, attendez vous juste à un flot continu de bon son. J'ai plein de plans pour le futur. On verra bien ce qui verra le jour rapidement. En attendant, écoutez mes collaborations avec Binkis, Rubix, The Planets, Eddie Meeks et MF Grimm d'ici la fin de l'année.



HHC : Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions. Quelques dédicaces ?



J : Dédicaces à tous ceux qui soutiennent "Meet Jon Doe", Prophetix, Day By Day Entertainment et le hip-hop authentique et honnête. Sinon, faites un tour sur : www.meetjondoe.com, www.prophetix.net et www.daybydayent.com.



HHC : Pour finir, comme le veut la tradition, as-tu un message pour les lecteurs d'Hip-Hop Core ?



J : Restez fidèles à vos idées et vous y arriverez toujours.



Interview de Cobalt
Août 2003

PS : Merci à DJ Fisher de Day By Day.

Si vous avez aimé...

Dernières interviews

News

Chroniques

Articles

Audios

Recherche

Vous recherchez quelque chose en particulier ?

Copyright © 2000-2008 Hiphopcore.net