Brian DiGenti (Wax Poetics)

Le dixième numéro de Wax Poetics est enfin disponible, il était grand temps pour nous d'interroger l'un des responsable de ce superbe magazine. Pour tous ceux qui n'en ont jamais entendu parler, mais aussi pour tous ceux qui l'ont déjà mis sous verre au rayon culte… C'est ici que ça se passe. English version



Hip-Hop Core: Présentation?



Brian Digenti: Brian DiGenti, rédacteur et co-fondateur de Wax Poetics.



HHC: Pouvez-vous nous parler de la création de votre magazine?



BD: Mon ami, le rédacteur en chef Andre Torres, avait l'idée de faire un film sur le beat digging. A partir de cette idée, nous avons évolué vers un magazine - quelque chose d'évolutif qui permettrait d'échanger des idées et des informations. Je pense que nous avons opté pour le média le mieux adapté à ça ; le film est trop définitif et exclusif. Bien que nous ayons depuis retiré le terme "journal" de la une, nous en sommes définitivement un. Certains pourraient trouver le terme prétentieux, pourtant nous publions de très longs articles comme les journaux académiques, scientifiques ou médicaux. Des articles qui sont relus et corrigés par des "collègues", des pairs. C'est un magazine fait par et pour des collectionneurs. Si on écrit quelque chose de faux, on a un retour sur l'article et on corrige l'erreur. On continue ainsi à collecter le plus d'infos possibles en se basant sur ce que la communauté connaît à propos de tel ou tel sujet. Notre rédacteur Andrew Mason alias DJ Monkwun a raconté l'histoire du mythe selon lequel Tony Williams, auteur du morceau culte 'Love Money', et Anthony Williams, batteur de Miles Davis, serait une seule et même personne. Ensuite Monk a rencontré un anglais, Greg Wilson, qui connaissait le véritable Tony Williams – un animateur de radio britannique. On a donc raconté la vraie histoire sur ce disque, et c'est un grand bien pour la communauté des collectionneurs.



HHC: Vous sentiez qu'il y avait un manque à combler dans la presse hip-hop?



BD: Pour répondre franchement, oui. Mais honnêtement ça faisait longtemps que je n'avais pas lu un magazine hip hop. Ca ne m'intéressait plus. Ils ne parlaient jamais des beats. A l'évidence la plupart des magazines hip hop ne se penchent pas sur son histoire et encore moins sur celle de ses parents – le jazz, le funk, la soul et le disco. On est bien sûr beaucoup plus qu'un magazine hip hop. Quelqu'un qui ne s'y connaît pas trop peut ne même pas s'apercevoir que le magazine a quelque chose à voir avec le hip hop. Mais maintenant Andre et moi avons l'occasion de parler des producteurs de hip-hop actuels dans le magazine "Scratch". On a la chance de pouvoir couvrir les deux extrêmes.



HHC: Vous sentez vous proches de magazines existants ou morts?



BD: Pas vraiment. Je veux dire, bien sur que "Grand Slam" fait du bon travail. Nos deux magazines sont complémentaires et servent la communauté des collectionneurs. Je pense que "Wax Poetics" peut devenir culte comme "Grand Royal", mais j'espère qu'on aura un succès plus large et durable qu'eux. Je pense que le mainstream doit se réveiller de son coma musical.



HHC: Vous en êtes à votre huitième numéro. A quelle cadence se font les parutions?



BD: Nous sommes un trimestriel, 4 numéros par an. Le numéro 10 vient de sortir.



HHC: Le moins que l'on puisse dire c'est que votre équipe regroupe des journalistes, des dj's et des fans de tous les horizons. Comment se passe le choix de vos pigistes?



BD: Voilà un autre exemple de la différence claire et nette qui existe entre un magazine mainstream et un "journal" comme le nôtre. Nous commandons rarement des articles. La plupart des magazines reçoivent des propositions d'interviews par les attachés de presse des artistes et le rédacteur en chef confie le sujet à un journaliste. On ne fait pas ça, surtout qu'on ne traite pas de beaucoup d'artistes actuels. Le plus souvent, on est contacté par un journaliste – parfois un simple collectionneur qui n'est pas journaliste professionnel – qui nous raconte le thème de son article. En général l'auteur est déjà en train de faire une recherche pour lui-même sur le sujet ou l'artiste, que ce soit Eddie Bo ou Deodato, et propose de partager ses recherches avec le reste de la communauté, pour que tout le monde en bénéficie. Nos auteurs sont parfois experts sur leur sujet, mais la plupart du temps ce sont juste des fans enthousiastes à l'idée de rencontrer leur idole en personne. Un article que j'ai récemment commandé était l'article sur Joe Zawinul dans le numéro 9. L'auteur était extrêmement bien renseigné sur les claviers de Zawinul. Il avait fait des recherches et réunis plein de vieux articles de magazines de jazz. J'ai été impressionné par son site, www.binkie.net/zawinul. Il se trouve que ce Curt avait été en contact avec un des techniciens qui travaillait sur les synthés de Zawinul. Curt est lui-même un fan de synthétiseur qui travaille pour Apple sur des programmes musicaux. Donc ce n'est pas un journaliste, mais je savais qu'il était compétent sur le sujet. Alors j'ai appelé Zawinul pour caler une interview et une séance photo. Ca a pris un an pour tout mettre au point, mais ça valait le coup. Au final, c'est ce sujet qui a fait la couverture, avec une toile de Brad Howe, qui fait de superbes illustrations pour nous.



HHC: Dans le superbe édito du numéro 3 il est dit "We all know that those who don't know their past repeat it". Que pensez vous de ceux-là même qui vous jugent passéistes?



BD: Nous sommes passéistes. Certains ne comprennent pas, mais de toute façon beaucoup de gens n'écoutent pas de jazz parce qu'ils pensent que c'est démodé. Et tous les magazines (ou "journaux") de jazz sont accusés d'être passéistes. On est autant un magazine de jazz qu'un magazine de hip hop. A l'évidence quelqu'un qui ne s'intéresse pas au jazz, ou aux vieux disques ne peut pas être captivé par Wax Poetics, à moins d'être ouvert d'esprit. Croyez le si vous le voulez, mais beaucoup de nos lecteurs ne sont pas des collectionneurs, et beaucoup sont simplement obsédés par les magazines "bizarres", comme nous le sommes par les vieux disques. Mais le plus important c'est qu'Andre avait la vision d'un magazine qui présenterait le hip hop sérieusement, en le traitant avec respect et en le mettant dans son contexte historique. Dans Wax Poetics, Nat Hentoff est sur le même piédestal que DJ Premier, et nous savons qu'ils y ont tous les deux leur place. Tout le monde ne peut pas le comprendre. Heureusement certaines personnes prennent le temps de faire la connexion entre les deux et nous laissent l'opportunité de leurs montrer ces liens.



HHC: Dans ce même édito, André Torres fustige la presse hip-hop et son aspect "cool", qui a toujours été de pair avec la culture hip-hop. Le fait de ne pas être "cool" veut dire qu'il y a toujours une revendication dans votre travail et votre façon de voir la musique?



BD: Nous pensons que ce que nous faisons a du sens. Sinon nous ne le ferions pas, et je dis ça au nom de tous les contributeurs au magazine. C'est autant leur magazine que le nôtre. Nous ne faisons que partager notre passion. La réflexion sur la musique est une chose qui évolue. Il semble que beaucoup de gens passent par les mêmes étapes dans leur écoute et leur appréciation de la musique. Certains de nos lecteurs sautent les articles académiques qui parlent des 78 tours, mais ces mêmes lecteurs reviendront dessus dans quelques années, lorsqu'ils seront prêts. A l'évidence je n'écoute pas du folk et du blues depuis que je suis né. Il faut du temps pour en arriver à être ouvert à ce type de musique. Maintenant je m'intéresse à l'histoire de la musique américaine, et au delà à des cultures bien plus anciennes que la nôtre, à l'histoire de la musique européenne.



HHC: Ecoutes-tu des artistes français, et si oui, lesquels?



BD: Je suis ravi que tu me poses la question, j'adore le hip-hop français. Dans les années 90 un ami de Stockholm m'a envoyé l'album d'IAM "L'Ecole Du Micro D'Argent", et je suis fan depuis. J'ai acheté plein de vinyles sur le net, et quand je suis allé à Stockholm. J'ai la plupart des disques du groupe et de leur entourage du "Blue Print" d'Imhotep à "L'Palais de Justice" de Freeman en passant par Le 3ème Oeil, "Sad Hill" de Kheops, et "Où Je Vis" de Shurik'n, que j'adore — j'ai d'ailleurs vu que Nu Mark vient de mettre 'Samurai' sur son dernier mix, c'est une bonne chose parce qu'il faut que les américains entendent ça, et c'est absolument impossible à trouver aux USA. J'aime aussi NTM (j'ai leur album éponyme de 1998, et je viens de trouver le EP de remix 'Le Clash Round 3', il y a un bon titre dessus). Je sais qu'à une époque NTM et IAM étaient en conflit parce que NTM se présentaient comme des durs et considéraient IAM comme trop mainstream. Je ne sais pas si c'est vrai et c'est ce qui est drôle d'ailleurs: pouvoir écouter cette musique sans connaître le contexte culturel. Mais je m'y intéresse, en plus je sais que le rap français est très politique, alors qu'en Amérique ce n'est plus le cas. Je ne sais pas si c'est toujours comme ça en 2004. J'aime aussi les vieux MC Solaar mais j'ai cru comprendre qu'il était considéré mainstream chez vous. Au printemps dernier je suis allé à Londres pour le concert de David Axelrod et j'ai acheté tout ce que j'ai trouvé en rap français là bas, plein de trucs nazes mais aussi les maxis de Hocus Pocus et Bunzen featuring Wildchild. J'ai acheté quelques maxis de Saian Supa Crew sur eBay, mais je n'ai pas encore trouvé leurs albums. C'est une des raisons pour lesquelles j'aimerai beaucoup venir à Paris. J'aime aussi le hip hop suédois : Latin Kings et Petter. Looptroop ont fait des bons trucs aussi. Je suis ouvert et intéressé par le hip-hop étranger. Il y a de bons groupes cubains, espagnols… J'ai reçu une compilation Brésilienne. Dans le magazine on a fait un article sur le hip hop africain dans le numéro 2 de "Wax Poetics". Une compilation que j'ai trouvé à Londres et que j'aime beaucoup est "Africa Raps", avec des artistes du Sénégal, du Mali et de Gambie, qui rappent tous en français (qui est une superbe langue pour le rap).



HHC: Vos numéros ont tous un aspect très soigné et des pochettes ont été confiées à des graffeurs de renom. C'est important pour vous cet aspect là?



BD: Tout à fait. C'est une autre forme d'art, la photo, le graf, l'illustration, le design, la peinture sont de l'art. Le hip hop est de l'art, la musique est de l'art, donc ça va bien ensemble. Le design moderne qu'il s'exprime sur des t-shirts ou dans la pub est souvent très bien fait de nos jours. Certaines de nos pubs sont même très belles. Cela dit, niveau mise en page à l'intérieur du magazine, on essaie de ne pas mêler le travail des artistes (illustrateurs et photographes) au contenu rédactionnel. Il y a beaucoup de texte et on le met à plat sans chercher à distraire le lecteur avec des arrière-plans fantaisistes. On veut que les gens comprennent que le contenu est suffisamment important pour mériter toute l'attention.



HHC: Wax Poetics a un aspect collector dès sa sortie. D'ailleurs comment faire pour se procurer tous les anciens numéros car les premiers sont assez difficiles à trouver?



BD: Au début on n'en imprimait pas autant. Depuis nous avons augmenté notre tirage drastiquement. Les deux premiers numéros sont très durs à trouver, ils s'échangent à grand prix sur eBay, mais je ne recommanderais à personne de dépenser 100 ou 200$ pour un magazine. Achetez plutôt des disques nom de dieu! Je pense qu'un jour on finira par les republier sous forme d'anthologie, peut-être avec quelques nouveaux articles.





HHC: On note aussi qu'il n y a pas de mc's interviewés dans votre magazine.



BD: Une grosse partie du magazine tourne autour des beats, que ce soit des vieux disques ou des techniques de production et de sampling dans le rap. On montre l'autre face du hip hop. Les autres magazines interviewent déjà les MC's. Pourtant on parle des MC's et de l'histoire du hip hop, du hip hop africain au hip hop du Connecticut, des Last Poets aux nouveaux poètes, de Busy Bee à Rammellzee, de Raw Dope Posse à T La Rock ou MF Doom. On aura plus de conversations avec des MC's dans le futur, il faut juste trouver le contexte adéquat. On veut parler plus de l'art du MCing mais ça ne s'est pas encore passé. On veut parler avec beaucoup des premiers MC's. On a interviewé Chuck D pour le numéro 10, et c'est une encyclopédie vivante de la musique. Il connaît les breaks et les artistes, le sampling et le MCing, et il connaît l'histoire du hip-hop. C'est toujours intéressant de l'entendre parler.



HHC: Quels sont les artistes que vous souhaitez interviewer? Les interviews dont vous êtes les plus fiers?



BD: J'ai été très heureux de rencontrer Eugene McDaniels, et je suis très content du dossier sur Zawinul. Je travaille toujours sur un papier sur David Axelrod. La liste est très longue. Je peux regarder dans ma discothèque et trouver encore une centaine d'artistes qui méritent une interview, des producteurs hip hop old school aux producteurs de jazz en passant par des chanteurs soul. Malheureusement les gens vieillissent et meurent. Je veux garder leur histoire vivante. On ne manquera jamais de contenu.



HHC: Vos numéros ont très souvent mis à l'honneur les musiciens ou choristes de James Brown. C'est une façon de leur rendre hommage vu que James ne leur a jamais rien versés?



BD: Bonne question. On interviewera sûrement le Godfather lui même, mais entendre l'histoire du point de vue de son entourage nous a ouvert les yeux. Nous voulons sa version des choses, mais je ne sais pas quand ce sera.



HHC: Pourquoi l e rôle du vinyle est si primordial à vos yeux?



BD: Je ne sais pas. Je me pose la question depuis un bout de temps. J'ai remarqué que beaucoup de mes vinyles sont rayés et craquent de partout, pourtant je préfère ça à un CD. Ce n'est pas rationnel mais je sais que la taille de la pochette et sa beauté jouent beaucoup là-dedans. J'aime le coté historique des vieux vinyles, le fait qu'ils étaient là à peu près à l'époque où la musique a été créée, le fait qu'ils étaient apprécié par leur ancien propriétaire… J'aime ça. J'ai l'âme d'un collectionneur, je collectionne les vieux claviers, mais ma collection est très modeste. Si j'avais les moyens, j'achèterais plein d'instruments anciens. Mais je manque de place pour les stocker et d'argent. Avant les gens disaient que le vinyle devait rester en vie pour que les DJ's continuent de vivre, mais maintenant beaucoup utilisent des CD-J's ou des CD's et les iPod vont probablement prendre le dessus prochainement… Je ne suis pas DJ moi-même mais je préfère le vinyle. Est-ce que j'aimerai avoir toute ma collection de disques dans un iPod? Oui, car au fond, tout est question de musique. Mais j'aime aussi les disques.



HHC: Qu'est ce qui différencie un collectionneur de disques d'un homme qui collectionne des timbres ou des trains électriques?



BD: Pas grand chose! Les collectionneurs de disques sont tatillons – plus que les autres types de collectionneurs. Mais personnellement je pense que ce qui est important c'est de collectionner de la musique. Les timbres sont intéressants si on les collectionne en tant qu'œuvres d'art, mais souvent on ne regarde que leur rareté et leur valeur. Ma collection de disques est un investissement mais aussi une merveilleuse discothèque qui m'est utile. Un train électrique ne me serait d'aucun intérêt, mais une collection de livres pourrait l'être. Un studio rempli de vieux instruments serait aussi utile, mais une collection de papillons? Pas vraiment. Chacun son truc, je préfère passer mon temps à collectionner de la musique.



HHC: Etes-vous un grand collectionneur? Si c'est le cas parlez-nous de votre collection.



BD: Ma collection est très modeste. Je n'ai pas beaucoup de raretés. Il y a tant de disques communs que je n'ai pas encore entendus.



HHC: Y a-t-il des disques que vous recherchez encore?



BD: Des milliers. Comme tous nos lecteurs. J'en apprend chaque jour en travaillant sur les numéros de Wax Poetics. Je n'aurai jamais le temps d'écouter toute cette musique, et encore moins l'argent pour tout acheter. L'idéal serait d'avoir accès à tous les titres que je voudrais entendre sous forme de fichiers informatiques. Je pense qu'un jour il y aura une grande base de données avec toutes les chansons qui aient jamais été publiées, en libre accès ou à faible prix. C'est le futur. En attendant, je devrais espérer tomber un jour sur un pressage original et de pouvoir y mettre le prix.



HHC: Vu que cette interview est pour un site Internet, pouvez vous nous donner votre avis sur cet outil?



BD: J'adore. La technologie de l'information est inarrêtable. Robert Anton Wilson en parle beaucoup dans ses livres. Le monde continue à multiplier les connaissances de façon exponentielle. Internet y est pour beaucoup. Le fait de pouvoir trouver n'importe quel disque n'est qu'un des avantages.



HHC: Parlez-nous de votre site internet.



BD: Nous essayons de fournir du contenu régulièrement, parfois en lien avec l'édition papier. Mais le principal média est le magazine, donc le site doit parfois passer en second, pour la bonne cause.



HHC: Les modes d'échange comme eBay ont totalement changé la donne du crate digging. Pensez-vous que c'est un plus ?



BD: Malgré eBay, on peut toujours trouver des disques rares à bon prix un peu partout chez les disquaires. Toutefois j'ai remarqué que beaucoup de disquaires de quartier ont tendance à aligner leurs prix sur ce qu'ils voient sur eBay (ou à y mettre leurs meilleures pièces aux enchères). Même le brocanteur du coin commence à consulter GEMM et eBay pour les prix. C'est très dommage. Tout ces disques qui étaient avant à 25 cents. Donc les disquaires ne sont plus ce qu'ils étaient, mais je n'ai pas connu l'âge d'or du crate digging dans les années 80, à l'époque où tout le monde se moquait des disques.Donc j'ai toujours eu du mal à trouver de bons disques depuis que j'ai commencé à m'y mettre sérieusement. J'ai visité beaucoup de villes pour trouver des disques, passé beaucoup de temps. Je n'ai pas toujours été le plus chanceux et eBay m'a aidé à trouver quand j'en ai eu besoin. Si c'est pour un article ou juste pour l'entendre, il m'est souvent arrivé d'acheter des disques sur le net où je pouvais les trouver facilement.



HHC: Que pensez-vous du bouquin de Freddy Fresh "The Rap Records"? Ne va-t-il pas modifier les côtes des disques et ainsi donner de la valeur à des maxis qui sont rares mais de qualité moyenne?



BD: Je pense que c'est un super livre, très utile. Il est éducatif, nous créons nos propres bibliothèques. Les prix finiront par se calmer. Les gens vont finir par reconnaître les bons disques, ou bien à se forger leurs propres goûts, sans tenir compte de la hype.



HHC: Avez-vous vu le DVD "Deep Crates"? Si oui, qu'en pensez vous?



BD: J'ai honte, mais je ne l'ai pas encore vu. J'en ai vu quelques extraits et il a l'air intéressant. Je viens de recevoir le DVD donc je vais y jeter un coup d'œil. Je supporte tous ceux qui prennent le temps de réaliser ce genre d'interviews.



HHC: Quels sont vos projets futurs ?



BD: On a plusieurs projets en cours. On aide des gens à sortir des disques. Si tout ce passe bien ça sera terrible.



HHC: Pouvez-vous nous en dire plus sur ces disques à venir ou c'est encore secret?



BD: On préfère ne pas donner trop de détails pour le moment. Mais de manière générale on a toujours voulu faire des rééditions. Notre première sortie sera une compilation en vinyle et CD. Avec un peu de chance, ça nous permettra de sortir d'autres trucs par la suite. On vous tiendra au courant.



HHC: Vous parliez plus de haut de Monkone, on avait vivement apprécié son travail sur "Monk's Dream" (avec cette magnifique pochette) quels sont ses projets?



BD: On a sorti un autre mix de Monk à titre promotionnel. C'est un set qu'il a fait avec Maxwell à New-York. Monk joue vraiment de tout, donc ce n'est qu'une de ses facettes parmi tant d'autres. Il avait déjà fait un mix intitulé "Cherry Pickin'" pour nous que nous avions donné gratuitement (et bien sûr "Monk's Dream" pour Turntable Lab). Il est assez rare et est en phase avec la musique dont on traite dans le mag. On espère en refaire un dans le même style, en jouant quelques-uns des titres obscurs dont on parle dans chaque numéro, pour que les lecteurs puissent les entendre… Ce serait uniquement pour les abonnés cependant. Sinon, Monk travaille avec nous sur les rééditions qu'on prépare.



HHC: Pour les veinards qui vivent à New York il y a régulièrement des soirées organisées par Wax Poetics. Vous pouvez nous en parler?



BD: On fait toute sorte de soirées. Des petites fêtes intimes entre amis, des soirées régulières et des grosses comme celle de San Francisco où DJ Shadow jouait. Quand les gens ont su qu'il était là il y a eu une queue qui faisait tout le tour du block, ils sont restés des heures dehors en espérant pouvoir rentrer. On espère pouvoir faire une tournée Wax Poetics au Japon, en Allemagne et en France. Merci.



Propos recueillis par Bachir
et traduits par Slurg et Cobalt
Janvier 2005

www.waxpoetics.com
www.scratchmagazine.com

PS: Un grand merci à Slurg, Brian Di Genti et à toute l'équipe de Wax Poetics.

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