Cormega
The True Meaning

Le rappeur du Queens nous livre assez rapidement son deuxième LP composé de quatorze titres dont une interlude qui vient se poser discrètement dessus. Il revient donc en forme et se reprend en main en oubliant son séjour en prison et ses quelques histoires avec son ex-groupe The Firm et Nas en principal leader.

Cormega s'introduit immédiatement sur cet album avec un freestyle posé comme à l'habitude en se comparant à Randy ou Magic Johnson. Sur une prod d'Emile il explique sa progression de "The Realness" à "The True Meaning" en répétant qu'il reste le même c'est à dire un rappeur authentique avec beaucoup d'engagement.

'Verbal Graffiti' débute avec de la guitare sèche accompagnée d'un sample très doux de Hangmen 3 composé de jumbés et autres percussions. Il évoque dessus le thème de la drogue ainsi que celui des balles qui emportent des jeunes vies… la violence. "I don't expect a fake nigga to feel this. Look in my eyes, stare at the realness" ici il fait allusion à son précédent album en se disant vrai contrairement à certains jeunes MC's qui se montrent sous une autre personnalité.

Sur 'Live Ya Life' très jolie et mélodieuse on peut entendre un refrain très R&B d'une voie chantante et féminine. Cela fait de cette chanson une particularité très positive qu'exploite Cormega qui est celle de varier les morceaux de son album en mélangeant différents styles. Son flow est plus rapide et bien rythmé et la production est bien appuyée avec un certain J. Waxx à la prod...

Une interlude surgit pour encore s'auto proclamer "true lyricist" et se comparer à des personnalités tels que Donnie Hataway ou Patrick Ewing à la grande époque des New York Knicks. Il déclare aussi qu'il est le rappeur le plus respecté du Queensbridge et affirme que cela ne changera jamais.

Arrive le morceau tant attendus qui s'avère magnifique 'True Meaning' avec un refrain gospel qui nous répète "Out there, In the street you know, I'm strugglin', Trying to survive…" et qui décrit donc l'ambiance de la jeunesse du rappeur tout comme, d'ailleurs, celle de milliers d'autres dans le même cas. Il évoque comme le refrain l'indique la lutte pour survivre dans les ghettos new yorkais qui peuvent conduire en prison. Ses paroles très appuyées et articulées dans un très bon rythme sont accompagnées d'un jolie riff de piano produit par D.R. Period.

Sur un très bon sample agrémenté d'un riff de guitarre produit par Buckwild nous arrive 'A Thin Line' où il s'en prend tout simplement à tout les "fakes niggaz". Ceux qui s'inventent une vie de hors la loi en rappant des fictions. En parlant toujours des mêmes concernés il exclame qu'ils peuvent se respecter seulement entre eux et qu'ils représentent extrêmement mal la communauté afro-américaine. Des paroles très crus mais aussi réalistes. Il pose formidablement bien avec toujours son flow non chalant.

En septième piste il nous donne sa vision du hip hop à New York et nomme beaucoup de grands noms des années 85/90 présent au Q.B. Le titre du morceau, 'The Legacy' porte bien son nom car tout ces ex-rappeurs pour la plupart ont beaucoup contribués à la bonne évolution du hip hop de la côte est. La production est d'autant plus réussite par nul autre qu'Alchemist.

'Love In Love Out' démarre avec un style d'instrumental semblable au précédent morceau. Le sujet n'est pas le même car il parle de son parcours musical. Très clairement, il nous raconte ce qui s'est passé avec Nas et comment ils ont pu devenir ennemis du jour au lendemain "Love in, Love out, Nowadays is no honor, Only drama, Your friend today can be your enemy tomorrow…" Ce titre est tout simplement la réponse de Nas sur son titre 'Destroy And Rebuilt' qu'il avait fait envers Mega. La prod est assurée par J. Love.

Le prochain morceau qui s'intitule 'The Come Up' est en collaboration avec Large Professor et produit par ce dernier. Le sample est très varié avec du piano et un chant répétitif derrière. Malheureusement il est un peu court dû au fait qu'ils interviennent tous les deux seulement le temps de deux couplets sans refrain. Il reste néanmoins un très jolie morceau typé old school sur un rythme posé avec, tout de même, un très grand nom de la scène new yorkaise que Cormega admire beaucoup.

Sur un même type d'instru c'est un freestyle qui nous pose gentiment 'Built For This' bien rimé avec un fond musical très charmant. On retrouve encore une fois le très bon J. Waxx sur l'instru.

'Soul Food' nous est accompagné d'un riff de piano répétitif mais attrayant dans le sens ou la mélodie donne envie de bouger la tête. Il enchaîne ses lyrics dessus avec rythme et cadence tranquille sans nous donner l'impression d'être monotone. L'instru est encore signée par J. Waxx...

'Take These Jewels' est le morceau un peu dansant de l'album qui est donc bien placé derrière son prédécesseur. La prod est elle assurée par le grand DJ Hi-Tek. Il met pas longtemps à démarrer ce qui nous donne tout de suite envie de rentrer dans la danse. Il est donc moins sombre que les principaux autres titres mais lui aussi un peu trop court.

Un chant de cigale introduit ce morceau fort explicite qu'est 'Endangered Species'. En effet, il se compare à un prédateur comme à un cobra qui attaque lorsqu'on salit un peu trop son territoire. Le refrain donne "These animals wild life Niggas wanna challenge me Snake mothafuckas with guerrilla mentality These cats be spineless, to alkaline batteries Enter the picture, and switch up anatomies". Comme vous pouvez le constater les paroles sont assez originales et imaginatives. La production est très bonne elle aussi (J. Love) et se finit avec quelques coups de gun…

Pour clore son album Cormega se donne bien sur ce dernier titre 'Therapy'. Le beat est classique et agréable auquel vient s'ajouter deux couplets séparés seulement d'une phrase scratchée, du sample de Rakim reprit par Hot Day, qui dit "Just listen to the man on the mic". Il fait quelques allusions à la mort en se citant lui-même ainsi que Biggie Smalls à qui il tient beaucoup de respect…

Juste pour terminer, les inconditionnels du hip hop made in New York seront content du résultat que cet opus nous procure. Il est à la hauteur du précédent album de Cormega qui ne change pas de style comme il nous dit. Il reste le même et le fait bien remarquer. Il n'a pas réellement besoin de nous répéter ça pour qu'on l'apprécie car on s'aperçoit tout seul du travail qu'il commet. Un travail fort soigné dans une ligné toujours underground qui prouve encore une fois qu'il est vrai. Il ne s'échappe pas de cette voie qu'il continue d'emprunter à la perfection avec de bons lyrics réalistes et poussés. L'album reste certes assez court (40 min) mais c'est plutôt bien car on ne voit pas passer le temps en se plongeant dans le monde réel et non fictif d'un rappeur 100% authentique.

Rikem
Septembre 2002
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Label: Landspeed
Production: Emile, Hangmen 3, J Waxx, D.R. Period, Buckwild, Alchemist, J. Love, Large Professor, Hi-Tek, Hot Day
Année: Juin 2002

01. Introspective
02. Verbal Graffiti
03. Live Ya Life
04. Ain't Gone Change
05. The True Meaning
06. A Thin Line
07. The Legacy
08. Love In Love Out
09. The Come Up (feat. Large Professor)
10. Built For This
11. Soul Food
12. Take These Jewels
13. Endangered Species
14. Therapy

Best Cuts: 'Verbal Graffiti', 'The True Meaning', 'Love In Love Out'

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